Nouvelle Calédonie

Pesticides : et ça continue encore et encore.

Voir le communiqué de presse.

Depuis de nombreuses années, notre association, comme Ensemble pour la Planète (EPLP), se bat pour que
les pesticides chimiques, notamment ceux classés CMR PE1, ne soient plus utilisés en Nouvelle-Calédonie.

L’action, notamment en justice, a été intense. Tout comme le travail fourni pour élaborer, dans le consensus,
une nouvelle règlementation.

L’adoption des textes sur les pesticides, en 2017, était attendue avec impatience.

Les premières décisions ont été, en 2017, prises « dans l’urgence » afin de permettre de protéger la
production locale (les produits importés n’étant pas d’une qualité irréprochable).

Mais les décisions récentes confirment nos craintes : agrément du glyphosate (presque 17 tonnes de matière
active importées en 2016 et 2017), du thiametoxam (un pesticide tueur d’abeilles, tout comme
l’imidaclopride, également agréé, voir https:/ /www.quechoisir.org/actualite-pesticides-tueurs-d-abeilles-linterdiction-s-impose-n52560/),du fipronil, pour n’en citer que quelques-uns…

Il y a quelques jours nous avons déposé un premier recours en annulation concernant l’arrêté d’agrément et
d’homologation du 16 janvier dernier.
Nous attendons toujours que l’ensemble du monde agricole – chercheurs, techniciens, agriculteurs – se
mobilise massivement pour changer les pratiques et s’orienter vers une agriculture respectueuse de la santé
des consommateurs et de l’environnement.

Pour le Conseil d’Administration
la présidente, Luce Lorenzin
CONTACT PRESSE : 28 51 20 / 75 13 24
Nouméa, le 22 mars 2018

Complément : Les derniers amendements de la loi du pays avaient reflété le lobbying appuyé auquel
s’étaient livrées la CANC et la FNSEA-NC auprès des élus du congrès : suppression des peines
d’emprisonnement en cas d’infraction, allègement considérable des amendes,… Nous avions déploré que
notre demande2 d’inclure, dans les critères examinés dans les demandes d’homologation des produits, la
« criticité du besoin » (y a-t-il vraiment besoin de ce produit ?), et notamment l’absence de pratiques
alternatives de culture, ainsi que la prise en compte du caractère « perturbateur endocrinien », n’ait pas été
retenue. Nous avions également regretté que les pesticides chimiques vendus aux jardiniers amateurs ne
soient pas retirés très rapidement de la vente.
Depuis, d’autres effets du lobbying ont eu raison des textes d’application : dans les modalités de
valorisation de l’expérience pour l’obtention de la certification professionnelle « Certiphyto », pourtant
destinée à améliorer les conditions d’utilisation des produits3
, dans la composition du comité consultatif,
avec la volonté de la CANC et de la FNSEA-NC d’imposer plus de leurs représentants « face à » ceux de la
société civile.
Nous avons depuis maintes fois demandé que les membres du comité consultatif, qui examinent les
demandes d’agrément de substances actives et d’homologation de produits, signent une déclaration
publique d’absence de conflit d’intérêt, motivent leurs avis et engagent leur responsabilité personnelle.
1 Cancérigène Mutagène Reprotoxique Perturbateur Endocrinien
2 Exposée dans les réunions de travail et relayée par le CESE
3 Un délai de 2 ans pour obtenir le certificat avait été imposé en 2012, puis passé à 4 ans en 2014. Il est à nouveau de 5 ans…

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