Si vous partez en voyage, voilà des conseils pour vos achats en duty free:
Les boutiques duty-free des aéroports attirent beaucoup de voyageurs qui pensent s’acheter des produits à des prix plus intéressants que dans le commerce. Pour la majorité des produits, en réalité, les prix pratiqués y sont beaucoup moins compétitifs.
Les boutiques duty-free ont toujours autant la cote auprès des voyageurs. L’an dernier, les recettes mondiales du duty-free ont atteint 63,5 milliards de dollars (58,5 milliards d’euros), contre 60 milliards en 2013. Le marché pourrait atteindre 85 milliards de dollars d’ici à 2020, d’après les prévisions de la Tax Free World Association (TFWA), qui regroupe les plus gros acteurs de cette industrie. Pesant pour 30% du marché, les produits cosmétiques et les parfums sont les produits les plus achetés par les voyageurs en quête de bonnes affaires, suivis des alcools et spiritueux (16,4%), des articles et accessoires de mode (14,6%) et du tabac (12,5%). Des achats principalement réalisés dans les aéroports (57,7%).
Alors que les produits et services que l’on achète sont soumis à la TVA, les boutiques des aéroports internationaux ne sont pas soumises aux taxes du pays où elles se trouvent. En conséquence, selon le comparateur de voyages Skyscanner, «les boutiques duty-free peuvent, ‘en théorie’, vendre les marchandises à un prix inférieur au prix habituel sans rogner leur marge commerciale».
Mais est-ce vraiment toujours moins cher d’acheter dans ces boutiques? «Ce n’est pas toujours plus intéressant d’acheter en duty-free. En effet, dans la plupart des cas, les prix pratiqués dans les commerces peuvent s’avérer beaucoup plus compétitifs», prévient Skyscanner dans une étude publiée jeudi. «D’une part, les boutiques duty-free paient un loyer élevé à l’aéroport, ce qui se répercute sur le prix de revient des marchandises. D’autre part, de nombreuses boutiques ont un positionnement ‘luxe’, et profitent de l’absence de taxes pour gonfler leur marge commerciale.»
Skyscanner a relevé les prix d’une série de produits – alcool, tabac, parfumerie et confiseries – dans des aéroports français et ceux de ces mêmes produits dans plusieurs supermarchés (Carrefour, Leclerc, Intermarché, Monoprix), dans des parfumeries, (Nocibé et Sephora) et dans des bureaux de tabac. Résultat: le voyageur ne réalise des économies que lorsqu’il achète du parfum. Le flacon de 90ml d’eau de parfum My Burberry, par exemple, est vendu 95 euros en duty-free à Paris, contre 115 euros en moyenne en parfumerie. La boutique d’aéroport permet donc d’économiser plus de 17% par rapport à un achat en magasin. Les prix varient en outre d’un aéroport à l’autre. C’est à Barcelone que My Burberry est vendu au meilleur prix (79,95€).
Méfiez-vous des produits «premium»
Au rayon confiseries, en revanche, mieux vaut se méfier desprix en duty-free. Le Ferrero Rocher (375g), l’un des produits les plus populaires auprès des voyageurs, tout comme le fameux Toblerone (400g) s’avèrent respectivement être 41% et 38% moins chers en supermarché. Le prix moyen du Ferrero Rocher est de 6,93 euros en grande surface, mais il est vendu à 11,81 euros dans les aéroports. Quant au Toblerone, son prix flambe de 5,52 euros dans la distribution classique à 9,33 euros dans le «travel retail» en duty-free.
Le yo-yo des prix touche aussi les alcools. La bouteille de Martini Blanc (1l), que l’on trouve en grande surface à 7,83 euros en moyenne, est proposée à 10,53 euros en duty-free. Idem pour le Jack Daniels Black Label (1l), dont le prix passe de 27,60 euros en supermarché à 32,82 euros dans les boutiques détaxées. «Seule exception, pour les voyageurs ayant prévu de partir aux États-Unis, la bouteille de Jack Daniels sera 16% moins chère (23 euros au lieu de 27,60 euros) en boutique de duty-free à New York qu’en supermarché en France», relève l’étude.
«Comparer est essentiel, que ce soit au moment de réserver ses billets d’avion ou d’acheter des produits et souvenirs lors de ses voyages», conseille Jonathan Sepulchre, responsable du marché France chez Skyscanner. Dans les boutiques duty-free, certains voyageurs n’hésitent d’ailleurs plus à vérifier eux-mêmes à l’aide de leurs smartphones les prix des produits dans le commerce traditionnel.
rf: lefigaro.fr, Isabelle de Foucaud