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Médicaments Faire du tri dans son ordonnance, un bon réflexe (MÉDICAMENT SÉDATIF-HYPNOTIQUE)

On entend toujours qu’il ne faut jamais arrêter un médicament sans l’avis d’un médecin. Certes. Mais les patients peuvent quand même être à l’initiative d’un arrêt, en accord avec leur médecin, et avec succès ! Une brochure diffusée au Canada en a fait la démonstration.

Prendre 10 médicaments ou plus par jour est associé à deux fois plus de risque de faire une chute chez les personnes de plus de 60 ans.

Ce résultat publié récemment dans le British Medical Journal Open  n’est pas vraiment une découverte. C’est plutôt une pierre de plus à l’édifice des études montrant les dangers d’un excès de médicaments qui vont de petits vertiges aux chutes, de la constipation aux hospitalisations. Et c’est surtout le rappel que chaque médicament prescrit doit être régulièrement réévalué : est-il toujours utile ? Quels sont ses inconvénients ? Faut-il continuer à le prendre, changer de médicament, réduire les doses ?

Cet exercice de tri est un des rôles du médecin. Mais les patients peuvent aussi prendre en main cette opération de ménage dans l’ordonnance. Tel un mantra, on ne cesse de leur répéter : n’arrêtez jamais un médicament seul et sans avis médical. Cet avertissement, fondé la plupart du temps, laisse penser que le patient n’a pas son mot à dire. Or les personnes qui prennent des médicaments inappropriés peuvent tout à fait être à l’initiative de leur arrêt, comme l’a démontré une expérience menée au Canada.

Cette dernière concernait des benzodiazépines. Ce sont des médicaments somnifères (hypnotiques) ou tranquillisants (anxiolytiques) tels que l’alprazolam (Xanax), le bromazépam (Lexomil), le lorazépam (Témesta), l’oxazépam (Séresta), le zolpidem (Stilnox), le zopiclone (Imovane), etc.

Ces médicaments perdent en efficacité au cours du temps et provoquent des effets indésirables importants (fatigue, chutes, troubles de la mémoire, etc.). C’est pourquoi leur usage chronique est particulièrement déconseillé aux personnes de plus de 65 ans.

Partant de ces éléments, les chercheurs du réseau canadien pour la déprescription (1) ont édité une brochure d’information envoyée directement aux personnes qui prenaient ces médicaments depuis un certain temps. Ce document explique en langage très simple les risques associés à cette prise. Il  propose un plan de sevrage, c’est-à-dire un guide pour décroître les doses et finalement arrêter, car les benzodiazépines doivent généralement être stoppées progressivement. La brochure invite bien sûr le lecteur à consulter un médecin (ou un pharmacien) avant de cesser tout médicament. Sur cette base, les résultats, publiés en 2014, se sont révélés impressionnants. La majorité des personnes contactées ont initié une discussion à ce propos avec un professionnel de santé et plus de la moitié de celles qui ont décidé d’arrêter y sont parvenues. Un très bon résultat pour des médicaments réputés difficiles à arrêter ! Pour ceux qui souhaitent s’informer  à propos de ces médicaments, qui s’inquiètent pour eux ou pour un proche et qui voudraient engager la discussion avec leur médecin, la brochure est disponible ici.

quechoisir.org

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