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Alimentation Réticences vis-à-vis de l’homologation d’un maïs OGM

Trois maïs OGM ont été autorisés en 2018 par la Commission européenne. Le dernier en date est un maïs de Monsanto résistant au glyphosate et producteur de toxines insecticides. Pourtant, le Parlement européen s’était opposé à un feu vert en l’état, regrettant les « lacunes » de la procédure d’homologation. Ce maïs suscite en effet des craintes quant à l’impact éventuel des toxines sur le système immunitaire, et le risque d’utilisation accrue de glyphosate, donc de résidus dans les grains. Autant de points non évalués par les instances scientifiques.

La Commission européenne a conclu l’année 2018 par l’autorisation d’un nouveau maïs génétiquement modifié produit par Monsanto (1). Dans le Journal officiel du 21 décembre, il est précisé que cette autorisation concerne la « mise sur le marché de denrées alimentaires, d’ingrédients alimentaires et d’aliments pour animaux », ainsi que « des utilisations autres que l’alimentation humaine et animale, à l’exception de la culture ».

DOSES PLUS ÉLEVÉES DE GLYPHOSATE

Par cette décision, Bruxelles n’aura pas suivi la volonté du Parlement européen. En octobre, ce dernier avait adopté à une large majorité (403 voix pour, 179 contre et 28 abstentions) une résolution s’opposant à cette autorisation, en arguant de « l’insuffisance de données » concernant les éventuels risques pour la santé, l’absence d’évaluation toxicologique et une évaluation « lacunaire » des risques environnementaux par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Pour les eurodéputés, autoriser ce maïs OGM n’est « pas compatible avec le droit de l’Union » qui doit assurer « un haut niveau de protection de la vie et de la santé des personnes, de la santé et du bien-être des animaux, de l’environnement et des intérêts des consommateurs ».

Selon les eurodéputés (socialistes) Éric Andrieu et Marc Tarabella, les risques de ce nouveau maïs seraient de deux ordres : un potentiel allergène des six toxines insecticides Bt produites par ce maïs, comme le suggère une récente étude mexicaine (2) ; et un risque accru de résidus de glyphosate dans les grains, la grande résistance du maïs à l’herbicide pouvant encourager des pulvérisations à des doses plus élevées.

Pour Éric Andrieu, président de la Commission PEST (3), cette décision va aussi « à l’encontre de la refonte du système d’autorisation des pesticides » adoptée par le Parlement le 11 décembre dernier et censée améliorer la transparence et la fiabilité des évaluations menées par l’Efsa.

23 NOUVEAUX MAÏS OGM EN 2018

Au cours de l’année 2018, ce sont 23 nouveaux maïs OGM (en incluant les différentes combinaisons possibles des gènes introduits dans la plante) qui auront été validés. Ce qui porte à 132 le nombre total de plantes génétiquement modifiées autorisées dans l’Union européenne (UE) : 88 maïs, 19 sojas, 7 colzas, 12 cotons, 1 betterave ainsi que 5 œillets (importation de fleurs coupées), dont la plupart sont destinées à l’alimentation animale. La quasi-totalité sont importées, un seul maïs, le MON 810, étant autorisé à la culture dans l’UE, mais il reste interdit en France et dans de nombreux États membres.  

(1) Monsanto a été racheté par Bayer en juin 2018 pour 63 milliards de dollars.
(2) « Study of the allergenic potential of Bacillus thuringiensis Cry1Ac toxin following intra-gastric administration in a murine model of food-allergy », menée par l’équipe de Leticia Moreno-Fierros, Université nationale autonome du Mexique, PubMed août 2018.
(3) Commission d’investigation du Parlement européen sur le système d’autorisation des pesticides en Europe.

cf: quechoisir.org

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