Six mois après le début des auditions, la commission d’enquête sur l’alimentation industrielle émettra ses recommandations le mercredi 26 septembre 2018. Les additifs, mais aussi le Nutri-Score et la restauration collective devraient y prendre une place de choix.
Les aliments industriels ne sont pas bons pour notre santé.
Vers une réduction drastique des additifs ?
Colorants appelés à rendre la couleur plus intense, exhausteurs de goût, conservateurs : en mangeant une blanquette de veau à la purée de pommes de terre toute prête dans une barquette, vous ne mangez pas que de la viande et des légumes ! Les aliments transformés ne sont pas sains, et ce n’est un secret pour personne. Le sujet préoccupe même les députés, qui ont mené plus de 40 auditions au sein d’une commission d’enquête parlementaire.
Selon les informations de FranceInfo, dans leur rapport, qui sera rendu public dans la journée du 26 septembre 2018, les députés recommandent de restreindre dans la loi l’utilisation excessive d’additifs. D’ici 2025, il ne devrait y avoir que 48 additifs, dont seulement quatre d’origine chimique, contre 338 autorisés aujourd’hui. Par ailleurs, un seul conservateur, un seul colorant et un seul additif par aliment serait autorisé.
Origine, composants nocifs… : bientôt plus de transparence dans nos assiettes ?
Toujours selon les informations de FranceInfo, les députés recommandent de rendre l’affichage de la proportion globale d’additifs obligatoire sur les emballages. L’affichage de la provenance devrait également devenir obligatoire, en lieu et place du « Fabriqué dans l’Union européenne » que l’on retrouve souvent sur les produits industriels. En matière de teneur maximale en sel, en sucre et en acide gras, les députés préconisent d’aligner la législation nationale sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) d’ici 2024.
Dernière mesure préconisée, et qui risque de fâcher les industriels : les députés recommandent de rendre le logo Nutri-Score obligatoire. Pour rappel, ce logo nutritionnel connu pour son caractère transparent reste aujourd’hui facultatif.
Les 10 composants alimentaires à éviter:
Notre alimentation peut parfois renfermer de terribles secrets. C’est principalement le cas des produits industriels, renfermant colorants, additifs, est autres substances présentant un risque pour la santé. Alors quels sont les composants dangereux les plus répandus à éviter ?
Composants alimentaires
Les colorants alimentaires
Répandus dans de nombreux aliments, principalement sucrés et à destinations des plus jeunes, les colorants alimentaires se retrouvent surtout dans les bonbons, gâteaux, gelées et autres friandises. Mais ils peuvent provoquer des troubles alimentaires, troubles de la tension et maux de tête.
Le sirop de glucose et de fructose
Aussi surprenant que cela puisse paraître, le sirop de glucose et de fructose se retrouve essentiellement dans la charcuterie industrielle sous vide, comme le blanc de dinde, jambon, et autres tranches de blanc de poulet. Ce sirop, destiné à être entre autres un exhausteur de goût, peut néanmoins provoquer des traumatismes au foie, et augmenter le risque de diabète.
Le nitrate de sodium
Toujours dans la gamme des charcuteries industrielles, le nitrate de sodium se retrouve beaucoup dans les saucisses, bacon et autres hot-dogs. Cet additif alimentaire peut se révéler très dangereux chez certaines personnes, et provoquer des risques de cancer du côlon et du rectum ! D’autres effets secondaires sont à signaler, comme des troubles de la tension, de l’insomnie, ou de l’hyperactivité.
La farine blanche raffinée
Consommée en grandes quantité en occident, principalement dans les pays anglo-saxons, cette farine est surtout utilisée dans la confection du pain de mie et des brioches industrielles. Cette farine, outre son faible apport en termes de qualités nutritives, risque fortement d’augmenter votre glycémie !
Les sulfites
Additifs alimentaires de premier choix aux yeux des industriels, les sulfites aident à une meilleure conservation des aliments, et rendent leur couleur plus vive, afin de susciter l’envie du consommateur. Fruits en conserve, pommes de terre surgelées, mais également produits au soja, les sulfites sont présents dans de nombreux aliments. Ils provoquent principalement des réactions allergiques, parfois très gênantes pour le consommateur.
Le benzoate de sodium
Un agent de conservation très prisé des industriels. Le benzoate de sodium est sensé ralentir la croissance de bactéries dans certains aliments : boissons gazeuses et autres sodas, tartes aux fruits industrielles, confitures, etc. Ce composant est soupçonné d’affaiblir les défenses immunitaires de l’organisme, privant les cellules du corps humain d’oxygène.
L’hydroxytoluène butylé
Également appelé BHT, on retrouve cet additif alimentaire dans les plats préparés et produits emballés. Il s’agit d’un antioxydant synthétique potentiellement cancérigène, également soupçonné de créer des allergies de la peau auprès de certains consommateurs. Charmant !
Les huiles hydrogénées
Ou plutôt, un « véritable concentré de gras ». Utilisées dans les pâtisseries et autres douceurs industrielles, il s’agit d’huiles extrêmement grasses. Elles pourraient être jusqu’à dix fois plus risquées pour la santé que les huiles courantes. Les huiles hydrogénées sont un facteur à risque de maladies cardio-vasculaires, tout en supprimant peu à peu le bon cholestérol de l’organisme.
Les MSG
Également appelés glutamates de sodium, ces composants alimentaires sont des additifs, particulièrement présents dans les produits de fast-food (hot-dogs, hamburgers), ainsi que les soupes industrielles. Ces additifs accéléreraient le vieillissement cérébral s’ils sont consommés régulièrement, et sont réputés pour s’attaquer aux cellules du cerveau.
Les édulcorants artificiels
Pour terminer cette liste de composants alimentaires nocifs pour la santé, voici les édulcorants artificiels. S’ils sont surtout utilisés dans la production de sodas et desserts industriels, on peut également les retrouver dans certains plats salés, nécessitant un petit goût acidulé. Ces édulcorants peuvent créer une véritable dépendance (aux sodas, par exemple), ainsi que des maux de tête importants.
Comment s’y retrouver ?
Difficile de déchiffrer en détail les ingrédients de tous vos aliments. Voici un petit moyen mnémotechnique pour mieux connaître les différents composants alimentaires présents dans des aliments transformés :
• E1 indique un colorant, ils permettent de rendre aux aliments leur coloration, de la renforcer ou de leur en conférer une autre.
• E2 indique un conservateur, ils empêchent le développement de micro-organismes indésirables.
• E3 indique un antioxydant, ils réduisent l’oxydation qui provoquent le rancissement des matières grasses ou le brunissement des fruits et légumes coupés.
• E4 indique un épaississant ou un stabilisant, Ils sont ajoutés pour améliorer la présentation de produits ou pour augmenter la viscosité.
• E5 indique un correcteur/régulateur ou un anti-agglomérant
• E6 indique un exhausteur de goût, pour renforcer la saveur et/ou l’odeur.
• E9 indique une cire, un gaz de propulsion ou un édulcorant (pour remplacer le sucre)
Il est encore tant de mieux manger !
cf:le-mag.radins.com
« Aliments industriels : pourquoi tant d’additifs dans nos assiettes ? »
C’est ce que titre Le Parisien, qui observe : « Depuis plusieurs années, les additifs alimentaires et leurs appellations souvent barbares, sont venus allonger la liste des ingrédients de nos aliments favoris. Pourtant, peu de consommateurs savent à quoi servent ces additifs, qu’une commission parlementaire encourage à réduire dans nos plats cuisinés ».
Le journal rappelle que « les additifs sont des substances d’origines naturelles ou synthétiques qui sont ajoutées aux aliments ».
Anne-Laure Denans, experte en nutrition, explique ainsi que « les process alimentaires de l’industrie agroalimentaire modifient les aliments et dégradent leurs saveurs. C’est pour cela que les industriels ont ajouté les additifs ». Elle précise que « les additifs vont améliorer la couleur des aliments grâce aux colorants, les agents de texture vont venir améliorer la texture de l’aliment pour donner plus de consistance par exemple. Ils peuvent aussi améliorer la saveur avec les exhausteurs ». « Ils ont également un intérêt économique car ils permettent de faire baisser le coût de produits, les ingrédients bruts étant plus chers que les additifs », ajoute Le Parisien.
Le journal s’interroge : « Sont-ils dangereux ? Si aucune étude scientifique ne prouve officiellement leur nocivité, les additifs alimentaires n’ont pas bonne réputation. Mais «ce n’est pas en consommant de temps en temps des bonbons avec des additifs que vous risquez un cancer», estime la spécialiste ».
Anne-Laure Denans souligne : « Attention toutefois au fameux «effet cocktail». Quand on consomme des aliments ultra-transformés, il peut y avoir un effet néfaste : un additif présent dans le produit peut exacerber les effets négatifs d’un autre additif. […] Je conseille d’essayer de réduire sa consommation d’aliments ultra-transformés, et de cuisiner soi-même. Et si on achète des produits transformés, il vaut mieux favoriser le bio ».
Le Parisien indique que « dans le rapport parlementaire, les experts recommandent de ramener à 48 le nombre des additifs utilisés dans les plats cuisinés, contre 338 autorisés au total, d’ici à 2025, comme c’est déjà le cas dans l’alimentation bio ».
Les Echos relaie aussi les recommandations de ce rapport parlementaire, titrant : « Haro sur le sel et les additifs ». Le journal note que le texte « préconise de s’attaquer au trop-plein de sel, de gras, de sucre et d’additifs présents dans l’alimentation industrielle. L’objectif : ralentir, voire stopper, la progression de l’obésité en France ».
Il explique que « le premier axe de propositions du rapport […] consiste à limiter «réglementairement» la présence de certains éléments dans les aliments transformés. Et notamment du sel, du sucre et des acides gras saturés, qui favorisent des maladies chroniques, notamment cardiovasculaires ».
« Le rapport veut ainsi réduire à 18 g par kilo de farine la teneur en sel des produits de panification, qui représentent près de 30% des apports quotidiens en sel en France, puis de baisser ce plafond à 16 g d’ici 3 ans. Une proposition avancée par l’Anses depuis… 2002. A l’heure actuelle, les Français consomment en moyenne entre 10 et 12 g de sel par jour, contre 5 préconisés par l’OMS », rappelle Les Echos.
Le quotidien ajoute que « le rapport estime qu’il est également nécessaire de mettre l’accent sur «l’éducation à l’alimentation», avec un enseignement spécifique obligatoire dès 3 ans, à raison d’une heure par semaine ».
Il note en outre que le document « envisage la création de coupons délivrés par les caisses d’allocations familiales (CAF) afin de permettre aux personnes les plus démunies de consommer plus de fruits et légumes. C’est parmi cette catégorie de la population que l’on observe le plus grand nombre de cas d’obésité ».
cf: mediscoop.net
ADDITIFS ALIMENTAIRES: voir:https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-additifs-alimentaires-fiche-technique-n13107/