En cas de doute sur le risque à poursuivre un traitement en cette période de pandémie, interrogez votre médecin.
La semaine dernière, l’annonce par le ministre de la Santé que la cortisone était déconseillée, au même titre que les anti-inflammatoires non-stéroïdiens, en cette période de Covid-19, a donné des sueurs froides à des centaines d’asthmatiques. Sous corticoïdes inhalés au long cours, beaucoup ont envisagé de stopper immédiatement le traitement.
L’information a finalement été rectifiée. Les hypertendus sous IEC ou sartans se sont également interrogés quand la rumeur a circulé que ces molécules pouvaient aggraver l’infection par le coronavirus.
En réalité, l’arrêt d’un traitement pour une maladie chronique fait surtout courir le risque d’une rechute, potentiellement encore plus préjudiciable en cas d’infection par le coronavirus.
Avant de prendre une décision sous l’influence d’une information mal établie, ou d’une rumeur relayée sur les réseaux sociaux, l’idéal est de contacter, de préférence par téléphone, le médecin qui a fait la prescription initiale, et d’en discuter. C’est particulièrement vrai en cas de traitement immunosuppresseur (dans le cadre d’une maladie auto-immune par exemple) : la crainte de n’avoir pas les défenses immunitaires suffisantes pour faire face au virus peut pousser à l’arrêter, or ce n’est pas nécessairement la meilleure solution.
Il est également possible de consulter le document conçu sous forme de foire aux questions par la Société française de pharmacologie et de thérapeutique (SFPT), disponible sur son site (1). Les Centres régionaux de pharmacovigilance ont signalé pour leur part qu’ils étaient à la disposition des patients pour répondre à leurs questions (2).
Enfin, en cas de symptômes de la Covid-19, le site Covid19-medicaments.com permet d’entrer le nom d’un médicament et de vérifier s’il est connu pour aggraver la maladie.
(1) https://sfpt-fr.org/covid19 (2) https://www.rfcrpv.fr/
Inspiré de Que Choisir le : 23/03/2020
Anne-Sophie Stamane