Consommation-Alimentation Santé-Bien être

Les insectes, l’avenir de la santé humaine

Invité à donner son « avis d’expert » dans les pages du Figaro, Samir Mezdour, chercheur en science des aliments et procédés agroalimentaires à AgroParisTech, déclare que les insectes sont « l’avenir de la santé de l’homme ». Très riches en protéines, vitamines, minéraux, acides gras essentiels et fibres, ils s’avèrent nettement plus qualitatifs du point de vue nutritionnel que bon nombre d’aliments que l’on trouve traditionnellement dans nos assiettes. Le taux de protéines brutes de nombreuses espèces comestibles est supérieur à 60 %. Le grillon contient, par exemple, 3 fois plus de protéines que le bœuf à poids égal. Déguster 100 g de grillons couvre ainsi plus de la moitié des besoins quotidiens en protéines d’un adulte de 70 kg !

La consommation d’insectes peut régler le problème de sous-alimentation des populations des pays les plus pauvres. Dans nos contrées favorisées, où la priorité est au contraire de lutter contre le surpoids et l’obésité, les sauterelles, criquets ou fourmis représentent une solution avantageuse, avec des teneurs en protéines très élevées assorties à des taux de lipides inférieurs à 5 %. Et, à ceux qui voient la chose avec dégoût, le chercheur rappelle que « nous mangeons déjà des insectes… sans le savoir ! ». La cochenille est ainsi utilisée comme colorant alimentaire dans la croûte de certains fromages, le tarama, le sirop pour la toux, les yaourts, les bonbons et les saucisses…

Le recours aux insectes deviendra sans doute à terme une urgence vitale. La demande mondiale en animaux d’élevage va plus que doubler au cours des cinquante prochaines années, entraînant de graves perturbations pour l’environnement. L’humanité devra faire face à la « raréfaction des terres agricoles, d’eau, des forêts, de la pêche, des ressources de la biodiversité, des nutriments et des énergies non renouvelable ». Pour nourrir les 9 milliards de personnes prévues à l’horizon 2050, « les insectes représentent une alternative idéale à la viande ». Leur élevage nécessite en effet peu d’espace, des besoins faibles en nourriture et en eau, et rejette 99 % de gaz à effet de serre de moins que celui du bœuf au kilogramme de protéines produit.

Enfin, Samir Mezdour insiste sur le « trésor pharmaceutique » que constituent les insectes, capables de survivre dans des environnements extrêmes et de métaboliser des substances à forte toxicité. « La compréhension de leurs outils de synthèse moléculaire ouvre de nouvelles perspectives dans les domaines de la médecine (biotechnologie « rouge »), de la lutte antiparasitaire (biotechnologie « verte ») et de la production industrielle. La recherche sur ces espèces doit également permettre le développement de modèles pour l’évaluation des risques écotoxicologiques ou encore faciliter la production de nouveaux bio capteurs », conclut le scientifique.

cf:  www.sante.lefigaro.fr et www.univadis.fr

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