Apolline Le Romanser indique en effet dans Libération qu’une étude publiée dans The Lancet Regional Health-Europe « montre un lien entre consommation des aliments les plus mal classés et un risque accru de maladies cardiovasculaires. Une décision de la Commission européenne est toujours attendue pour rendre l’outil obligatoire ».
La journaliste estime que ce travail, « mené notamment par des scientifiques de l’Inserm et l’Inrae, du Cnam, des universités Sorbonne Paris Nord et Paris Cité, en collaboration avec des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer », est « une nouvelle arme dans la bataille pour rendre obligatoire le Nutri-Score dans l’Union européenne ».
Apolline Le Romanser explique ainsi que « plus de 345.000 personnes, vivant dans 7 pays d’Europe, ont été suivies entre 1992 et 2010. 16.214 de ces Européens ont développé une maladie cardiovasculaire sur les 12 ans : un peu plus de 6500 infarctus ont été notés, ajoutés à quelque 6200 accidents vasculaires cérébraux ».
La journaliste constate que « les participants consommant en moyenne plus d’aliments qui seraient moins bien notés par le Nutri-Score avaient plus de risques de présenter ces pathologies. Les scientifiques ont par exemple relevé 490 événements cardiovasculaires pour 100.000 personnes dans la catégorie (sur 5) consommant le plus de produits de mauvaise qualité nutritionnelle, contre 364 pour 100.000 chez celle consommant le plus d’aliments de bonne qualité » ;
Apolline Le Romanser relève que « ces résultats sont une nouvelle preuve de l’intérêt de l’algorithme, qui classe du «A» vert foncé au «E» orange foncé les aliments et boissons selon leur composition pour 100 grammes, entre les éléments à limiter (énergie, sucres, acides gras saturés, sel) et ceux à favoriser (protéines, fruits, légumes et légumineuses) ».
La journaliste ajoute que « l’autre objectif de cette étude est de renforcer un peu plus le rapport de force en faveur de l’extension de cet outil ».
Mathilde Touvier, directrice de recherche à l’Inserm, déclare ainsi que « ces résultats sont effectivement un nouvel argument pour son adoption comme logo européen et de manière obligatoire ».
Apolline Le Romanser rappelle que « les couleurs du Nutri-Score se sont certes invitées sur certains emballages depuis 2017 dans les supermarchés français, avant de s’étendre aux étals belges, espagnols, allemands, suisses, luxembourgeois et portugais. Mais elles restent optionnelles. Sans grande surprise, beaucoup de marques choisissent ce qui leur sera le plus bénéfique ou le moins pénalisant ».
Le Figaro titre quant à lui : « Manger des aliments avec un mauvais Nutri-Score augmente le risque de maladies cardiovasculaires ».
Cécile Thibert souligne ainsi : « Les auteurs rappellent qu’une mauvaise alimentation est le deuxième facteur de risque de maladies cardiovasculaires, et qu’elle est à l’origine de 30% des décès liés à ces mêmes pathologies ».
La journaliste indique que « la particularité de cette étude est qu’elle prend en compte un nouveau Nutri-Score développé cette année, qui pénalise davantage le sucre, le sel, les mauvaises graisses ou encore l’absence de fibres ».
Cécile Thibert retient aussi que « pour les chercheurs, ces résultats constituent un argument de plus en faveur de l’adoption obligatoire de ce logo nutritionnel en Europe ».