L’UFC-Que Choisir : voir l’article: quechoisir.org estime que ces informations apportées par les fabricants sont peu fiables et illisibles pour les consommateurs. L’association milite pour une réforme de ce dispositif et avance des propositions.
Sensibles aux économies d’énergies, les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux indications sur les performances énergétiques des appareils électroménagers. Les célèbres étiquettes énergétiques influencent donc les achats des Français. Problème, en plein débat européen sur la réforme de l’étiquette-énergie, l’UFC-Que Choisir publie une étude qui démontre l’inefficacité de ce dispositif. Les informations apportées par les fabricants sont peu fiables, souligne l’association.
De fait, la quasi-totalité de ces informations sont similaires et peu lisibles par les consommations, affirme l’association qui a mené l’enquête. «Sur certains produits, l’offre se concentre sur un petit nombre de classes énergétiques: 83 % des lave-linge en vente sont ainsi étiquetés A+++ et A++», souligne l’étude de l’UFC, alors que le classement propose, en principe, des lettres allant de A à G. En effet, à la suite de la révision de 2010, qui a notamment introduit des catégories supplémentaires allant jusqu’à «A+++», une très large majorité d’appareils électriques se retrouvent classés en catégorie A.
La seule différence se situe donc au niveau du nombre de «+» obtenus par un produit… et l’information devient ainsi complètement illisible aux yeux des consommateurs. De fait, un appareil gourmand en énergie peut décrocher une note A… «L’étiquette-énergie conçue il y a une vingtaine d’années est aujourd’hui obsolète», ne reflétant bien souvent plus ni la véritable performance énergétique des produits, ni les attentes des consommateurs, a déclaré Alain Bazot, président de l’association.
L’UFC défend l’affichage du coût d’usage
L’UFC milite donc pour un retour à la classification d’origine allant de A à G, plus lisible. C’est le sens des révisions actuellement en débat au sein de l’Union européenne.
L’association de défense des consommateurs défend en outre la mise en place d’un système plus simple. Plus que la consommation exprimée en kilowattheure ou en litre – mesures qui ne permettent pas de juger du coût d’usage – l’UFC demande aux fabricants de fournir une information sur les perspectives de coût d’usage. Ce système aurait le mérite de faire «prendre conscience que, même plus cher à l’achat, un équipement écologiquement vertueux peut s’avérer plus économique sur toute sa durée de vie. Sur dix ans d’utilisation d’un lave-linge, le prix d’achat ne représente en effet que 28% à 35% du coût global!», souligne l’association. Un test mené au Royaume-Uni a montré que l’affichage de cette information a entraîné l’acquisition de produits plus performants et permis de faire baisser en moyenne la consommation d’énergie de 6,64 kWh/an, note l’UFC.
Enfin, l’association réclame de rendre obligatoire l’affichage de la durée de vie estimée des produits. 92% des consommateurs européens le demandent afin de faire des choix plus pertinents, quitte à payer des prix plus élevés à l’achat, souligne l’UFC. Cet affichage permettrait également de faire des choix plus éclairés concernant les extensions de garanties «coûteuses et bien souvent inutiles» proposées par les fabricants et distributeurs, estime l’association.
cf: Par Mathilde Golla. lefigaro.fr