L’Autorité de la Concurrence a produit un avis sur les protections de marché et publié un communiqué de presse sur ses recommandations.
UFC se bat depuis longtemps contre le système protectionniste calédonien qui est l’une des sources importantes sinon principale de la vie chère. Les recommandations de l’Autorité rejoignent celles de UFC et nous avons souhaité publier le communiqué de presse ci-après qui reprend notre position sur le sujet.
» L’Autorité de la Concurrence vient de publier un avis sur le système protectionniste calédonien et son effet sur la vie chère. UFC partage complètement l’analyse de l’Autorité et soutient la recommandation de procéder sans délai à un audit du système des protections de marché actuel, permettant d’en mesurer objectivement les coûts et bénéfices pour l’économie calédonienne, et d’évaluer leur suppression totale ou partielle au profit d’autres mesures d’aide. En défendant les consommateurs, l’UFC soutient la relance économique.
Les consommateurs calédoniens se plaignent de la vie chère, or, comme le démontre l’Autorité, l’un des facteurs essentiels qui en est la cause, est le système de protection de marché qui a été mis en place depuis des décennies, au détriment des consommateurs et sans qu’aucune démonstration n’ait été faite qu’elle soit favorable à l’emploi local. Ces mesures sont généralement prises pour 10 ans bien au-delà des cycles d’évolution du monde économique créant ainsi une sclérose du marché.
L’Autorité recommande de soumettre les avis sur les protections de marché à une autorité administrative indépendante du gouvernement. A minima, UFC demande que la présence obligatoire d’une association de défense des consommateurs soit réintroduite dans la procédure de consultation, comme cela existait avant 2019, afin de prendre en compte le point de vue du consommateur et de disposer d’un avis apolitique.
La détermination des quotas, notamment dans le secteur agricole, constitue une vraie usine à gaz en raison des nombreuses incertitudes sur les prévisions de production et sur la demande. De plus de nombreux produits sont issus de l’UE, les problèmes de délai d’acheminement s’ajoutent à toutes les autres questions.
UFC propose de concentrer nos efforts sur les produits et services phares de notre économie : pour cela il serait utile de dresser une cartographie des entreprises installées sur le caillou et des liens entre elles afin d’évaluer nos forces et nos faiblesses en matière économique. Cette proposition prendrait la forme d’un soutien à l’investissement et à l’innovation, la suppression complète des protections de marché (sauf peut-être au démarrage des mesures tarifaires pour renchérir le coût des produits concurrents importés, mais pour une durée qui ne devrait pas dépasser 5 ans) et la mise en place des conditions nécessaires pour réussir à exporter nos meilleurs produits, à savoir : des accords politiques d’échange avec les pays de notre région ou ceux facilement accessibles en avion ou par bateau (pas nécessairement de libre-échange mais a minima pour permettre des exportations de nos produits phares), une force mutualisée pour réaliser les études de marché (les entreprises locales n’ont pas les moyens en personnel pour faire cette démarche seule), enfin une structure financière d’accompagnement (type COFACE en métropole) permettant de financer les investissements spécifiques et d’assurer les risques à l’export. Il est évident que les protections de marché constituent un obstacle majeur aux échanges avec les autres pays de la région et par voie de conséquence un frein à l’exportation. Cette proposition permettrait de se concentrer sur nos meilleurs savoir-faire et d’offrir des opportunités d’étendre notre marché vers l’export et donc de mieux amortir les coûts fixes de production. Il en résulterait un développement économique autour de nos meilleurs savoir-faire et une diminution des prix de revient et, on peut l’espérer, des prix de vente.
UFC soutient les recommandations de l’Autorité de rationaliser les protections existantes en ne conservant que celles correspondant à un progrès économique suffisant, de privilégier les protections tarifaires incitatives et dégressives aux protections quantitatives, de privilégier les aides à l’investissements, à l’innovation, voire au fonctionnement, de spécialiser l’économie calédonienne sur des produits et services phares, enfin d’ouvrir le marché aux échanges avec les pays de la région, qui seraient, selon les économistes, sources de prospérité et de croissance.
En particulier la situation économique résultant des événements ne doit surtout pas nous conduire à davantage de protectionnisme qui serait fortement contreproductif et entrainerait une envolée des prix. L’histoire a montré que cela n’a jamais été une bonne solution et la plupart des économistes partage cette analyse.
Enfin, UFC s’indigne de voir certains organismes remettre en question le travail d’une autorité administrative indépendante absolument nécessaire dans un système politique démocratique et dont les pouvoirs mériteraient d’être renforcés à l’instar de la DGCCRF métropolitaine. «