Communiqué de presse Nouvelle Calédonie

Questions sur la (les) pannes d’ENERCAL

Une large majorité de la population calédonienne a été impactée par deux fois cette année par des pannes majeures du réseau ENERCAL avec des durées de rétablissement supérieures à deux heures, voire bien plus sur le réseau EEC.

Si la panne du 8 janvier 2024 résulte d’un phénomène météorologique (mais on se demande pourquoi des sécurités automatiques n’ont pas empêché le phénomène de s’étendre sur tout le Sud), la panne du 20 janvier pose davantage de questions :

A quoi sert la CAT (station thermique sur barge) qui est censée couvrir les besoins en énergie de la SLN ? La CAT fournie environ 180 MW alors que la centrale de Doniambo comportait 4 turbines capables de fournir 160MW à l’état neuf. Depuis l’arrêt de trois des turbines sur les quatre, la CAT devait largement compenser l’énergie manquante sous réserve que le câblage d’interconnexion avec l’usine et Doniambo ait été correctement conçu.
Comment un problème sur la SLN peut-il rejaillir sur tout le sud de la grande terre ? Pourquoi n’y a-t-il pas les sécurités automatiques suffisantes pour isoler la SLN en cas d’instabilité critique des fours ? Il serait nécessaire qu’une enquête indépendante soit menée pour analyser les dysfonctionnements et leur impact sur la population et sur les autres acteurs économiques.
Qui est responsable de la panne ? Est-ce qu’une enquête indépendante peut être menée pour faire une analyse complète des causes de cet incident majeur et proposer des mesures palliatives pour éviter qu’il ne se reproduise ? Qui va payer notamment pour la marchandise perdue par rupture de la chaine du froid compte tenu des temps importants de rétablissement des réseaux ? Peut-on estimer le niveau financier des pertes ?
Pourquoi est-ce le directeur d’EEC qui est intervenu sur la 1ère en prime time et non le directeur d’ENERCAL qui gère l’ensemble du réseau ? Qu’est-ce que les deux opérateurs auraient à cacher concernant cet incident ? et pourquoi avons-nous besoin de deux opérateurs ? Pourquoi ne pas confier l’ensemble du réseau et sa distribution à un opérateur unique public à charge éventuellement de sous-traiter l’exploitation et la maintenance dans le cadre d’une délégation de service public rémunérée à la mission et non sur l’encaissement des produits d’électricité ?
Pourquoi faut-il  des années à nos politiques pour prendre des décisions sur le remplacement  d’une centrale thermique obsolète au fuel afin d’avoir un meilleur rendement des machines et de réduire les coûts de production d’électricité : comment se répartissent les productions d’électricité entre les éoliennes, le photovoltaïque, l’hydraulique, et les énergies fossiles (charbon et pétrole) et quelles sont les perspectives d’évolution de ces pourcentages à court et moyen terme ? Quelle pourrait être la place de mini ou de micro centrales nucléaires dans ce schéma ?
Ces incidents ont montré qu’il ne faut pas grand-chose pour mettre le territoire à genoux et pour une période longue, avec des conséquences qu’on n’évoque pas ou peu sur l’économie, la santé, les personnes âgées (sans climatisation pendant des heures !) etc… Il serait nécessaire d’étudier les dispositions à prendre pour éviter qu’un tel scénario se reproduise !

UFC de Nouvelle Calédonie.
 

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