Depuis le début du mois, le Triman, pictogramme indiquant qu’un emballage ne doit pas être jeté à la poubelle, doit obligatoirement figurer sur les produits. Mais il ne faut pas systématiquement en tenir compte…
Même si le terme « Triman » ne vous dit rien, vous avez certainement déjà remarqué cette drôle de silhouette sur de nombreux produits. Ce bonhomme agrémenté de flèches signifie que l’emballage ne doit pas être jeté avec le tout-venant. Depuis quelques jours, les professionnels ont l’obligation de le faire figurer sur leurs produits en précisant la destination de l’emballage : poubelle dévolue au recyclage ou bac spécifique pour le verre.
Cela paraît simple, et pourtant… En réalité, tous les consommateurs ne doivent pas respecter la consigne. Car selon les communes, les centres de tri ne fonctionnent pas de la même façon (voir encadré). Depuis une dizaine d’années s’est mise en place progressivement l’extension des consignes de tri (ECT). Dans les communes concernées, il est demandé aux habitants de jeter dans le bac du recyclage tous les emballages en plastique sans exception. Alors que dans les autres, seuls les flacons et bouteilles doivent y être déposés (en plus des papiers et cartons, bien sûr). Les habitants de ces dernières, qui représentent encore un tiers de la population, ne doivent donc pas se fier au Triman mais plutôt suivre les consignes délivrées par leur mairie. Ou encore consulter l’appli Guide du tri, qui désigne le bac à choisir selon la commune concernée.
L’application Guide du tri apporte de nombreuses réponses pour trier efficacement ses déchets.
DES RÈGLES ET DES EXCEPTIONS
Autre source de confusion : pour des raisons obscures, les bouteilles en verre sont dispensées de logo, bien qu’elles doivent être jetées dans le bac idoine. Les emballages de toute petite taille le sont aussi. Cela s’explique par des contraintes techniques, mais cela risque de tromper le consommateur qui, une fois familiarisé avec le Triman, pourra penser que son absence signifie « non recyclable ». Certes, l’information est censée être donnée sous forme dématérialisée. Mais on voit bien, avec l’exemple des listes d’ingrédients sur les cosmétiques, que les alternatives à l’information à même l’emballage ne fonctionnent pas toujours.
Par ailleurs, les produits contenus dans l’emballage, eux, ne se jettent pas forcément dans la poubelle des ordures ménagères. Par exemple, les petits équipements électriques et électroniques (piles, ampoules, téléphones, clés USB, cartouches d’encre, etc.) doivent être portés dans un bac de recyclage en magasin ou en déchetterie. Mais la consigne de tri correspondante n’est pas systématiquement délivrée. Elle ne sera obligatoire qu’en décembre prochain, avec un délai d’écoulement des stocks de 6 mois.
Déchets plastiques : triés mais pas encore tous recyclés
L’extension des consignes de tri (ECT) est mise en place de manière progressive depuis une dizaine d’années. Fin juin 2022, deux tiers des Français vivaient dans une commune passée en ECT, et il est prévu que l’ensemble de la population soit concerné dans le courant de l’année 2023. Chacun devra alors jeter dans le bac dévolu au recyclage tous les emballages en plastique sans exception. Cette nouvelle façon de procéder répond à deux objectifs : primo, simplifier le geste de tri pour inciter à trier ; secundo, apporter des volumes de différents types de matière plastique aux recycleurs pour qu’ils trouvent un intérêt économique à mettre sur pied des filières de recyclage pour chacun. Pour l’heure, seuls les plastiques constituant les bouteilles et flacons sont recyclés. Ceux des pots de yaourt, des barquettes (charcuterie, légumes, etc.) et des sacs ne le sont pas. Le volume de déchets disponibles n’est pas le seul obstacle : il faut aussi résoudre les contraintes techniques et trouver des débouchés rentables. D’ici à 2030, des filières de recyclage sont supposées être mises en place pour tous les déchets d’emballage en plastique.
cf :ufc.org